Paysagiste DPLG
Ecole Nationale Supérieure du paysage Versailles-Marseille
PROJETS
Les recherches
ATELIER PEDAGOGIQUE REGIONAL
Vers un nouveau rapport à la forêt dans le Var
Var, France
L’atelier Pédagogique Régional (APR) constitue la première étape pour l’obtention du diplôme de Paysagiste DPLG. C’est un travail de groupe qui précède le Travail Personnel de Fin d’Études (TPFE).
L’APR répond à une commande réelle, formulée ici par le Conseil Général du Var. Le travail entrepris est celui d’une recherche sur un temps long, ayant pour objectif de répondre aux trois grandes questions posées :
-Comment la forêt a-t-elle transformé les paysages varois en moins d’un siècle?
-Comment maîtriser cette évolution et préserver l’identité paysagère varoise ?
-Quelles propositions de gestion et de valorisation de la forêt et quelle traduction réglementaire dans les PLUs ?
Ces questions émergent dans une conjoncture marquée par la soudaine mise en lumière du patrimoine forestier du département.
C’est dans cette dynamique de reconnaissance que se déroule cet APR. Sa commande est originale à double titre: d’abord parce qu’il s’agit de la première étude de ce genre pour la direction de la Forêt mais également par l’échelle de travail, inédite pour nous, correspondant à celle du département tout entier.
Notre connaissance du terrain départemental s’est construite par fragments, par échantillons ensuite généralisés à des étendues plus vastes et complétés par des apports théoriques ; suivant ainsi le schéma de travail du paysagiste.
Notre première phase de travail a fait émerger la notion de système forestier qui désigne l’ensemble dynamique des rapports entre l’homme et le milieu forestier : à la fois des réalités physiques et une superposition d’imaginaires.
Dans une deuxième phase, nous avons cherché à caractériser les grands types de paysages forestiers que l’on rencontre dans le Var, en considérant la relation des espaces forestiers avec les autres grandes composantes du paysage, au-delà d’une masse forestière représentée par un grand à-plat vert, au-delà d’une approche purement forestière par types de peuplements, au-delà de l’infinie diversité des lieux.
Nous avons alors élaboré une typologie des paysages du Var forestier, qui distingue 5 grands types de paysages forestiers : la forêt préalpine, la forêt littorale, la forêt des plaines, la forêt belvédère et la forêt des collines. Cette étape a permis de donner une autre forme de cohérence aux données réunies précédemment, et de faire émerger la forêt des collines comme l’espace où se cristallisent la plupart des enjeux actuels.
Travail réalisé avec Fanny Vesco, Brice Dacheux et Antoine Magnon
Nous avons ainsi mis fin au travail mené à l’échelle du département et amorcé une réflexion à une échelle plus fine, celle de la commune, pour penser concrètement comment pouvait se traduire un nouveau rapport à la forêt dans le Var.
Nous avons examiné le cas de Cuers, et y avons déployé plusieurs pistes de projet, à partir de plusieurs situations ‘prétextes’.
Au delà de la pluralité de la forêt varoise, la grande diversité d’actions humaines qui l’utilisent ou s’y spatialisent, c’est à dire qui agissent sur la forêt, forgent l’idée d’un système.
Ainsi, s’intéresser aux forêts varoises c’est enquêter sur les interactions hommes/forêts. Ce qui fait le système forestier c’est l’alliance entre un écosystème naturel et une politique, une présence et une activité humaine qui agit et transforme cet écosystème.
Pour comprendre les principaux tenants de ce système, nous avons rassemblé sous 4 thématiques des exemples de dynamiques de transformation du système forestier varois. Il s’agit d’illustrer différents rapports et interactions emblématiques qui caractérisent le système forestier varois d’aujourd’hui.
L’APR est un temps très important dans le cursus de l’ENSP. C’est un temps long, plusieurs mois, dédiés à la recherche approfondie sur un sujet précis mais qui peut s’avérer très vaste.
Il constitue le moment de regrouper toutes nos compétences de paysagistes, notre vision et notre apprentissage pluridisciplinaire au service d’une étude précise et complexe.
L’Atelier Pédagogique Régional permet de glisser doucement du cadre de l’École vers celui de la profession. La confrontation aux questions d’un commanditaire exigeant et le travail en équipe sont une introduction au métier de paysagiste.
Plaquette de l'Atelier Pédagogique Régional,
Vers un nouveau rapport à la forêt du Var.
TRAVAIL PERSONNEL DE FIN D'ETUDES
Raviver l'archipel de la vallée du Clain- Marylise Fillon
Poitou-Charentes, France
Le TPFE, Travail Personnel de Fin d’Études, permet à chacun d’explorer son univers, son domaine de prédilection ou plus simplement quel que soit le sujet choisi, d’explorer le travail de paysagiste, seul, durant plusieurs mois de recherches puis de propositions.
Il revêt un caractère très personnel et constitue le moment d’une introspection indispensable au futur paysagiste qui prend ici le temps de mieux se connaître et de réfléchir son rapport au paysage au sens très large.
Pour Marylise, le TPFE est une redécouverte d’un paysage familier.
Avant, théâtre d’un paysage vécu, porteuse de symboles et de légendes, frontière et voie de communication, pièce centrale du développement économique et urbain, la vallée du Clain est, paradoxalement, désormais un paysage banal. La «gestion» du risque inondation, le développement des loisirs de masse, de nos modes de vie et des technologies modernes ont incité progressivement les communes bordant le Clain, à cesser d’habiter la vallée et ses côteaux, pour venir occuper les plateaux.
Aujourd’hui, l’enjeu est de révéler la vallée comme un espace potentiel. A titre d’exemple, l’Archipel. En mobilisant ces ressources, on cherche à nourrir un projet de territoire pour les hommes, en accord avec le site et son écologie au sens large ; un projet d’avenir proposant une alternative à la logique pressée imposée aux plateaux. Il s’agit d’accompagner et de développer, avec le projet de paysage, les trois fonctions aujourd’hui embryonnaires de l’Archipel : la production, les loisirs, la biodiversité. Oubliée, la vallée du Clain doit être réappropriée par ses habitants et riverains pour ainsi retrouver une fonction, améliorer le cadre de vie et affirmer une identité locale. L’Archipel s’épanouira alors comme un jardin, que l’on habite, que l’on ménage et préserve. C’est moduler le site, tirer parti des éléments sur place pour solliciter l’énergie du vivant tout en l’enrichissant. En travaillant les cheminements, les points d’accroche et la relation aux coteaux l’Archipel se révélera. Ensuite, en requalifiant notamment les accès, il se constituera comme une pièce urbaine pour les deux communes attenantes, Smarves et Ligugé, révélatrices des spécificités locales.
Enfin, il s’inscrira dans la continuité de la politique de revalorisation de la vallée du Clain à l’échelle de l’agglomération poitevine et complétera l’offre d’équipements du Grand Poitiers.
Mémoire du Travail Personnel de Fin d'Etude,
Raviver l'archipel de la vallée du Clain.
TRAVAIL PERSONNEL DE FIN D'ETUDES
Coment faire d'un milieu un paysage- Mbao, quartier à enjeux de la capitale Sénégalaise- Marie Diop
Dakar, Sénégal
Pour Marie, le TPFE interroge le travail du paysagiste dans un environnement qu’il ne connaît que très peu et qui n’a révélé que progressivement ses caractéristiques et ses secrets.
Ce travail de fin d’études devient le temps de mobiliser des questionnements et des savoirs pluridisciplinaires acquis au cours de la formation, pour un projet qui sache tendre vers une cohérence écologique, économique et urbanistique.
Le va et vient entre le travail du paysagiste occidental et les préoccupations des populations sénégalaises, offre un intérêt tout particulier, mettant en parallèle nos connaissances et la réalité d’un contexte jusque là très peu connu.
Avec comme lieu d’étude et de travail, Mbao, quartier de la capitale sénégalaise, ce TPFE propose de mettre en lien le processus urbain, la ressource, l’eau et l’agriculture urbaine, sans perdre de vue la différence fondamentale d’un mode de vie africain et de celui, occidental, plus familier.
Mbao est un quartier à fort enjeux qui permet d’aborder différentes problématiques courantes dans la presqu’île du Cap Vert où la capitale, Dakar, ne cesse de se construire, de se développer, prise entre les eaux de l’océan et les pluies de l’hivernage.
Répondre aux besoins des habitants constitue l’élément fondamental du travail de paysagiste. Pour parvenir à trouver les réponses adaptées il faut comprendre les besoins, les volontés, les attentes les plus urgentes des habitants mais aussi des composantes naturelles de plus en plus mises en péril.
Pour les populations comme pour les espaces naturels, il est urgent et nécessaire de penser au développement de stratégies urbaines qui vont permettre de mieux vivre avec l’eau, de façon durable et sûre. Considérer l’eau comme une ressource et non plus seulement comme un danger doit pouvoir être générateur de nouveaux aménagements au sein du quartier.
L’étendue du marigot sert ainsi de référence pour tous les aménagements à venir, qui s’étalent de part et d’autre du cours d’eau depuis le Nord de la forêt, jusqu’au Sud du quartier et vers l’océan.
En privilégiant un travail dans l’épaisseur, les différents aménagements se caractérisent par un degré d’inondabilité possible, mettant à l’abri les habitants du quartier.
Le projet imagine de nouvelles manières d’aménager, d’habiter, pour accueillir un nombre conséquent d’habitants tout en respectant les composantes naturelles du quartier et même en les valorisant, pour créer un cadre de vie de qualité.